1 – Portals (feat. ESAE)
2 – Hourglass
3 – 95 Classic (feat. postmoderndisco)
4 – Beside Me
5 – Americana
6 – Arie
7 – Seasons (feat. Mickey Cho)
8 – Face to face (feat. Jennifer Chung)
9 – Celebration
10 – GMA
11 – High Stakes (feat. Uzuhan)
12 – First Home
13 – Last Call (feat. NAK)
Le jazzy hip-hop occupera toujours une immense place dans mon cœur et dans mes oreilles. Bien que plusieurs scènes se battent pour être en avant, le jazz est présent depuis le début. A Tribe Called Quest, Guru, De La Soul, Pete Rock & C.L Smooth, Mc Solaar, Oxmo Puccino… Ont clairement contribué à faire connaitre ce style et en imposer les bases. Depuis, il voyage de partout, et c’est principalement la côte ouest, loin de la Bay Area ou des synthés façon Battlecat qui font vivre le genre aujourd’hui. La France, le Japon et la Corée du Sud (entre autres) comptent beaucoup de ces représentants également.
Enfin, la dernière scène qu’on ne cite jamais (bien souvent par ignorance) est celle du Pacifique nord-ouest, je vous renvoie fatalement à mes précédents dossiers.
C’est surtout à travers cet article que je vais parler d’un artiste qui mérite bien plus d’exposition. Gordon Tsai de son vrai nom, est originaire de Seattle dans l’État de Washington. La réalité est qu’il est né à Séoul, en Corée Du Sud, plus tard il réalisera qu’il a été adopté. Il a grandi au sein d’une famille sino-américaine, Le rappeur Nas l’a grandement influencé en terme musical.
En 2010, il se fait un nom à travers les différentes scènes de Seattle et commence à avoir des fans et faire des vues sur YouTube. En 2012, il publie son premier album en indépendant qu’il nommera « We Are Hypergiants« . Malgré une qualité indéniable, un style qui ne laisse aucun doute sur le style de rap qu’il veut nous proposer, il fera peu de bruit. Ceux qui suivent la scène de près, l’ont aisément rangé près des classiques jazzy hip-hop albums.
Néanmoins, sa musique va voyager car la Wong Fu Productions utilisera le morceau « Star in My Eyes » comme thème principal pour une de leurs campagnes. Le morceau sera également utilisé dans le film « The White Frog« . Le blog coréen de K-Pop « Allkpop » publiera un bel article autour de l’album. Toujours en 2012, il publie un EP « Summer Breeze Sonatas« . Cette fois c’est le magazine Rapzilla & DJ Booth qui vont l’encenser. Suivra le single « Aurora » qui est accompagné d’une vidéo d’animation, elle sera utilisée le magazine de jeux vidéo : IGN. Rapzilla va également la relayer au même titre que la compagnie Screwattack.
Ce qui va lui valoir aussi des distinctions et qu’il va le démarquer, c’est qu’il est le premier rappeur coréano-américain a proposé du rap chrétien. En 2015 il sort son second album : Music Beautiful suivi de son EP « Nostalgia Forever » en 2020. Il n’y a pas d’information concernant cette « pause artistique », l’essentiel est qu’il soit de retour.
J’ajouterai qu’il a fait un excellent morceau « Before Tomorrow » qui est destiné aux victimes du séisme de 2011 de du côté Pacifique du Tōhoku au Japon. Bilan : 15 897 morts, 2 534 disparus, 6 152 blessés, et 139 000 réfugiés.
L’album a été conçu en un an, les productions sont signées Sam Ock qui est un artiste américain d’origine sud-coréenne. Ce dernier est très connu dans la scène jazzy hip-hop, notamment pour avoir signé beaucoup de pépites. L’album va droit au but, c’est 13 morceaux avec une ambiance très douce et calme. C’est très relaxant, il n’y a pas de pause entre les morceaux, tout est homogène, l’artiste veut nous parler. Il parle de sa vie actuelle, de son enfant, du fait de rencontrer sa mère biologique, d’introspection… C’est très riche si on tend l’oreille.
Il fait partie de ces artistes qui ont préféré prendre le temps pour bien faire et continuer de peaufiner leur style. Le nom de l’album est très clair, c’est purement orienté jazz, comme un retour aux sources. Il n’y a pas de folie dans son flow, il est maitrisé, stable et varié. Il n’y a pas de morceaux renversants à mon sens mais tout est bien travaillé. Forcément, son style fait beaucoup pensé à l’un de ses compères : Kero One. C’est très mélodieux, les featurings sont autant axés sur-le-champ (postmoderndisco, Jennifer Chung, ESAE) que le rap (NAK, Uzuhan, Mickey Cho). C’est un moyen de vous accompagner durant les courtes nuits d’été ou vos longues journées saisonnières. Il a ce côté qui fait que vous pouvez le laisser tourner comme une playlist ou essayer d’en saisir le sens.
Dans tous les cas, l’artiste lui montre qu’il a des choses à dire, son style a encore beaucoup de chemin à faire pour convaincre l’ensemble de la population. En attendant, pour ceux et celles qui le veulent, voici de quoi passer un moment des plus romantiques en musique avec les invités de votre choix…
Chronique rédigé par Fathis