01. King Kash – The Green Room (Intro)
02. King Kash – Unapologetically Me Freestyle
03. King Kash – Humble
04. King Kash – Levels
05. King Kash – It’s Up (feat. Joey Cool)
06. King Kash – Old Me
07. King Kash – Voicemails (Skit)
08. King Kash – Toxic (feat. King Iso)
09. King Kash – Lonely
10. King Kash – On My Own
11. King Kash – Hold Me Back (feat. Snake Lucci)
12. King Kash – Out The Way
13. King Kash – One Of One (feat. Taebo Tha Truth)
14. King Kash – Hate (feat. VenomStayDrippin)
Encore un album qui rentre aisément dans le top de l’année. C’est fou, toute la bonne musique et les artistes talentueux qui sont loin du grand public et qui performent. On se croirait dans les années 1990 par moment. King Kash, j’en ai déjà parlé, c’est un diamant brut qui s’est construit quasiment seul et qui ne demande qu’à exploser mondialement. Concrètement, j’ai découvert King Kash sur « I’m Okay » issu de l’album « Get Well Soon » de King Iso en 2022. Son couplet m’avait marqué, j’en avais fait une chronique single ! La plupart des gens vont se concentrer sur le beat et la performance du rappeur, mais sans approfondir ou se rendre compte de la technique. C’est logique, tout ce qu’on voit, qu’on entend, nous paraît parfois simple à reproduire, car on peut le lire depuis notre position. Une fois sur le terrain, c’est une autre affaire, et c’est là que les spécialistes interviennent et nous détaillent ce qu’il se passe concrètement.
Le bémol avec ce genre de rappeurs qui ne sont pas assez médiatisés, c’est qu’on trouve peu d’infos dessus. En réalité et en dépit de deux albums déjà publiés en 2016 (Maniak) et 2020 (God Of The Dead), il n’a jamais connu un succès commercial. Au point qu’il s’est fait surtout connaître via des feats avec et des tournées. D’ailleurs, il part souvent en tournée avec les artistes de Strange Music et leurs affilés. Cet album était annoncé depuis quelque temps déjà par le King, il parle d’ailleurs d’un nouvel EP qui verra le jour cette année également. Il fait bien, car cet album commence à buzzer, il est disponible sur toutes les plateformes de streaming et marche relativement bien. Il faut croire qu’à force de persévérance, de tourner et de se promouvoir, il a fédéré une base de fans et en converti d’autres assez rapidement.
La promotion de l’album a commencé très tôt. Le premier single « Came From » a vu le jour il y a deux ans. Forcément, l’attente fut assez longue surtout que son dernier album est sorti il y a 4 ans. On peut estimer qu’il voulut s’assurer que l’album soit bien accueilli avant de le sortir, et ce, en accumulant de la notoriété. C’est le cas maintenant. L’album s’ouvre avec une introduction où il semble se préparer à rentrer sur scène. Le premier titre est l’éponyme de l’album où il y ajoutera « Freestyle », inhabituel sur un album. Sauf que lui peut se permettre, l’énergie déployée dans ce morceau est très significative. Le sample de guitare sec et mélodieux à la fois est comme collée à son flow. Il débite tranquillement sa vie tout en articulant parfaitement. Il a passé tous les grades possibles, du chant à un débit très rapide, il peut tout proposer. On peut appeler cela un freestyle, il n’y a pas de refrain, il divertit l’auditeur comme personne en proposant des intonations différentes sur plusieurs mesures. L’album ne possède pas de concept purement défini, néanmoins, on peut le diviser en deux parties. De l’intro au skit, soit 5 morceaux de rap, il fait plutôt la part belle à sa vie de rêve, ce que le succès mitigé qu’il connaît avec le rap, peut le faire vivre. Il se retrouve seulement avec Joey Cool (Strange Music Records) en feat sur « It’s Up » et les titres comme « Humble » ou le troisième single « Levels » font partie des meilleurs de l’album. Cela reste la partie la moins intéressante de l’album, la moins mémorable et la plus accessible pour les néophytes, je dirai.
King Kash n’est pas un mc qui fait de l’horrocore a proprement dit. Il rappe sur des sujets sombres, sur sa vie et ce n’est en effet, pas toujours beau. Mais le côté hardcore comme on peut l’entendre n’y est pas réellement présent. D’ailleurs, les titres sont assez parlants si on suit cette logique. Le second point, c’est qu’il semble également plus libre dans la seconde partie, certes, il y a plus de feats. Notons au passage l’excellent « Toxic » mené avec King Iso. Mais aussi « Hold Me Back » avec l’énigmatique Snake Lucci qui se définit comme tatoueur, skateboarder et tourneur d’artistes rap/metal. Cela n’est pas suffisant, car il est également le fondateur de Snakehouse Records où il semble être le seul artiste signé. Le titre possède logiquement une sonorité qui se rapproche du metal sans être agressif et ne casse pas l’ambiance de l’album. L’autre feat marquant est celui avec Taebo Tha Truth qui est originaire de la même ville que le King. Lui, il est très en vue depuis un moment, plus de 10 ans qu’il sort des projets. Toujours underground, mais commence à générer un buzz important, son dernier projet « Gangsta Party » ne viendra pas dire le contraire.
Une autre idée intéressante serait un album en collaboration avec King Iso qui serait d’ailleurs dans les tuyaux ! Les featurings sur l’album apporte quelque chose, mais honnêtement, même seul, il n’a besoin de personne. Il a sorti à ce jour, et de loin, son projet le plus abouti, ce troisième album est un must have. Il est très équilibré, pas répétitif, homogène et captivant. Les performances de Kash sont tellement pointues qu’on attend chaque mesure avec attention. Les productions sont pourtant très ajustées, mais pour le coup, elles ne sont pas toujours déterminantes. À voir jusqu’où, il peut nous amener sur son prochain album, celui-ci est dans le casque et le restera.
Note : contacté par mes soins, King Kash a livré quelques informations sur son album, voici quelques extraits :
Rédigé par Fathis