Direction la Tanzanie en Afrique australe pour cette nouvelle chronique internationale. La Tanzanie, fait également partie de l’Afrique de l’Est, le pays compte environ autant d’habitants qu’en France pour une superficie qui fait environ 300 000 km² de plus que la France. Le pays possède deux langues officielles qui sont le swahili et l’anglais, et ce sont ces langues qu’on retrouve dans cet album. L’arabe y est pratiqué, mais pas de façon officielle, on le retrouve principalement dans les îles de l’archipel de Zanzibar et notamment sur l’île de Pemba. Le christianisme est la religion dominante suivie de l’animisme, l’Islam occupe également une part importante notamment sur les îles de Zanzibar où plus de 90% de la population est musulmane. Le pays est très prisé par les touristes pour ses îles, ses magnifiques plages de sable blanc, le Kilimandjaro, le parc national du Serengeti… D’ailleurs, Vinnie Paz (Jedi Mind Tricks) a publié en 2012 un album nommé « God of the Serengeti ».
Concernant l’album, il m’a de suite séduit. La tracklist est un poil trop généreux, ce qui finit par desservir le projet. Sela est un artiste hyper productif, son bandcamp est très fourni, que ce soient des EP, des singles, et même des albums, il y a de quoi faire. Actif depuis une bonne dizaine d’années, il n’a cessé de multiplier les collaborations avec des artistes internationaux. On peut en citer beaucoup, mais je vais me contenter des nations qu’on retrouve : Belgique, France, Angleterre, États-Unis, Suède, Kenya, Allemagne, Pays-Bas, Congo, Nigeria, Mexique, Canada, Japon… Ce qui est très diversifié, cela souligne son implication totale dans son travail, son talent à fédérer (au minimum) et à créer des ponts via son art. On touche ici à des valeurs mêmes du Hip Hop, ce qui nous parle, évidemment.
D’ailleurs, ses diverses collaborations sont devenues une sorte de vitrine, de trophées à exposer. En effet, sur certains projets, il n’hésite pas à mettre carrément les drapeaux des intervenants sur la pochette. Ça me fait penser aux albums où ont retrouvait sur l’emballage des arguments commerciaux tel que : produit par… en featuring avec… par le producteur de… C’est ingénieux et original à la fois. On peut lire sur son Instagram qu’il a gagné un award. Ce qui n’est pas étonnant vu ses qualités.
L’album ne comporte que des featurings, ce qui donne une impression d’écouter une compilation. Ce qui n’est pas déplaisant, car on y découvre beaucoup d’artistes, le roaster est constamment renouvelé et plusieurs langues se croisent. L’univers du projet est assez soft, on est sur un boom bap avec une sauce un peu jazzy. Pas de rap hardcore ou de raw Hip Hop, c’est une excellente entrée en matière pour le découvrir et le meilleur projet à ce jour. Encore une fois, il a fait le choix de caler 20 titres dans l’album, ce qui est très conséquent, surtout à une époque où on n’écoute presque plus les albums entiers. Il y a forcément des déchets à déplorer et à mettre de côté. Les titres les plus marquants à mon sens sont : Hatuwalazimishi, I.D, Mashujaa, Memory, Msela Kisela et My Lane entre autres.