HipHop sans frontières

[Flashback Friday] KiD Frost - La Raza

Bonsoir à toutes et à tous, comme chaque vendredi j’ai le plaisir de vous accueillir dans le « Flashback Friday ».

Vous l’avez sûrement remarqué, j’essaie autant que je peux, de coller à l’actualité pour mes articles, et ça sera donc le cas pour aujourd’hui.

Alors on va jouer à un petit jeu… mains sur le buzzer…

Mardi dernier c’était … ??

« El Cinco de Mayo » !!

Oui le cinq mai et le cinq mai, qu’est ce que c’est ? Bon j’arrête…

Initialement « El Cinco de Mayo » est une fête nationale (optionnelle) au Mexique qui célèbre la victoire de l’armée du gouvernement libéral mexicain contre les troupes coloniales françaises.

Aux États-Unis cette date est très importante pour la communauté mexicaine, elle y est fêtée depuis très longtemps notamment en Californie, l’épicentre de l’immigration Mexicaine mais aussi Sud-Américaine.

La popularité de cette fête a grandi dans les années 1940 en même temps que les mouvements « Chicanos » qui mettent en avant l’identité culturelle propre à la population Mexicano-Américaine.

Quand on parle de rap et de mouvement « Chicano », on pense évidement à la légende Kid Frost de son vrai nom Arturo Molina Jr.. Rappeur d’origine mexicaine et natif de Los Angeles, mondialement connu grâce à son « hit » : « La Raza ».

« La Raza » est un terme hispanique datant de 1925 issu du livre « La Raza Cosmica » de l’écrivain mexicain José Vasconcelos. Ce terme a pour but de désigner le métissage du monde hispanique, notamment en Amérique du Sud, il représente donc l’ensemble des populations d’origine hispanique. Cette expression a été grandement adoptée par la population Mexicano-Américaine pour exprimer leur fierté de leur culture et de leurs racines.

C’est donc le 10 juillet 1990 que sort le premier album de Kid Frost : « Hispanic Causing Panic » chez Virgin Records. Un album très important dans l’histoire du rap car il s’agit du premier album d’un rappeur d’origine hispanique. Le single « La Raza » va faire l’effet d’une petite bombe aux Etats-Unis mais pas que, il va se classer dans les charts Hollandais et Belges.

Le clip nous fait voyager dans « Los Barrios » les quartiers mexicains de Los Angeles, au menu : Lowriders (invention des chicanos intégrant de puissantes suspensions hydrauliques aux voitures), fresques et peintures Incas, jolies filles et cette sensation de chaleur ambiante propre à la ville.

« La Raza » est essentiellement construit sur deux samples : premièrement la basse de « Viva Tirado » de El Chicano’s sorti en 1970 qui est une reprise d’un jazz de Gerald Wilson. Deuxièmement une batterie de Graham Central Station issu du titre « Ain’t No Bout-A-Doubt It » datant de 1975.

On est en 1990 donc ambiance « Old School » avec une instru pas énormément fournie mais très efficace- produit par le trio The Real Richie Rich, Tony G et Will Rock. La boucle de saxophone reconnaissable parmi mille apporte une touche à la fois jazzy mais aussi latine. En ce qui concerne les paroles, Kid Frost revendique la fierté de ses origines :


(Chicano and I’m Brown and I’m proud / Chicano et j’suis Mat et fière de l’être)

et il fait pas mal d’égo-trip en rappant à la fois en anglais et espagnole une première dans le rap :

(My cuete’s loaded, it’s full of balas, I put it in your face and you won’t say nada / Mon flingue est chargé, rempli de balles, Je te le fous sous les yeux et tu ne diras rien).


Kid Frost (rebaptisé simplement Frost par la suite) est un rappeur très important pour la communauté latine aux U.S.A. ; il est un véritable précurseur pour cette dernière. Après ce premier album, il en sort d’autres à la fois en solo chez Virgin Records et Ruthless Records le label de Eazy-E ; mais aussi avec deux collectifs : Latin Alliance et Latino Velvet.

Avec tout ses projets Kid Frost ne connaît malheureusement pas le succès de son premier album et de son single « La Raza ». En revanche il peu se targuer d’avoir influencé et décomplexé bon nombre de rappeur et groupe Latino surtout de la West Coast comme : Cypress Hill, Brownside, Delinquent Habits ou encore le producteur Scoop DeVille qui n’est autre que son fils.

Voilà c’était le « Flashback Friday » aux sonorités mexicaines ! Fêtons dignement « El Cinco de Mayo » en buvant un bon Mezcal ! Et en préparant de bonnes Fajitas !

A vendredi prochain ! Adios Amigos !

Rédigé par Romain DCZ