HipHop sans frontières

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MBS - Le Micro Brise Le Silence [Algérie]

01. Dakhla (intro)
02. Khedemti
03. El ghorba
04. 24 Chhar aadhar
05. Entre nous feat. Dadou (KDD)
06. Piston, compression, demission…
07. Chkoune achabreg
08. Deltna
09. Li yaaraf issir
10. Rap de maghrebin feat. RIM.K du 113
11. Istiraha (interlude) (DJ Sample)
12. Enfants innocents
13. Kif kif
14. Systeme primitif
15. Hakmet aa chaabi
16. Khardja(outro)

Localisation : Hussein Dey (Alger, banlieue Est) 

Année : 1999

Tout amateur de près ou de loin du rap arabe connait ce groupe qui a sorti pas mal de classiques. Qui avons nous ?
Hadjira (Chanteuse) (Je ne sais pas si elle fait partie du groupe a part entière ou les épaule seulement)


 M’Hand (Rap)
Redwane (Rap),
Yacine (Beatmaker)
Rabah Aka Donqishoot (Rap)

4 ans après leur formation en 1993 ils sortent leur premier album éponyme du single phare Ouled El Bahdja. Aujourd’hui considéré comme l’un des meilleurs singles et albums de rap arabe.

 
Contrairement a ce que tout le monde croit, ce morceau signifie en fait le nom du quartier dont ils sont originaires comme ils le feront entendre dans leur morceau. Car sur le net on le traduit « Fils de la radieuse« , certes mais la vérité est qu’il représente leur quartier en rappant ça. C’est cet album qui les a poussé, ils ont connus un énorme succès avec !
 
Des morceaux comme « Les Hirondelles » ou « Ya Dra« … sont pour moi indissociable de ce crew. 1 an plus tard, en 2000, ils reviennent avec Al Aouama (les nageurs).
« Mais pour qui ils votent ? »

 Mais ici on va s’intéresser a leur 3eme album qui est pour moi une pure réussite a l’image de ce groupe. Après une petite introduction avec des touches de piano, où viennent rapidement se greffer un violon envouteur et des cris de gosse…
Une voix nous parle et nous et se demande ce qu’ils vont nous dire ?
 
Les morceaux s’enchainent et on retrouve toujours ce que l’on cherche dans le rap arabe : du hip hop aux sonorités orientales. 
 
Avec tous ses instruments si unique et ce parfum charmeur venue du plus profond des déserts. Mais pas que ! Car notons avant-tout que ce qui a fait la force de ce crew. C’est qu’il dénonçait leur société et la jeunesse qui se retrouvait dedans (à l’image des autres gros groupes algériens : Intik & Double Kanon). 
 
En France aussi ils ont un connus un gros succès auprès de la communauté maghrébine, en 1999 ils ont participé au concert « Alger à Paris » auprès d’autres pointures du Rai. Ce groupe a vraiment réussi a s’exporter et devenir international comme en témoigne les featurings. 
 
Bien qu’ils sont grandement influencés par le rap français et outre atlantique, ça reste différent. Ils ne tombent pas dans les clichés, la langue arabe primaire sur des phases / couplets en français. Surtout quand on voit maintenant certains rappeurs arabes (dans le golfe et le Maroc en particulier) se mettre a l’anglais et jouer les « player » dans leurs clips…

« De l’autre coté ou ici, c’est presque les mêmes soucis »
L‘album que je montre ici et le plus connu et le plus accessible dans le sens où il est se rapproche le plus du rap qui se faisait à l‘époque. Tout le groupe est réuni et donne le meilleur de lui-même. Vraiment peu de déchets, les refrains tant en français qu‘en algérien sont très bien maniés par Hadjira.
 
Ils dénoncent tout le long les inégalités sociales, la difficulté des jeunes, le chômage… Et tous les problèmes de société comme le font régulièrement les rappeurs du Maghreb.
 
Et on ne peut malheureusement pas dire que la situation c’est réellement amélioré au pays. Le morceau « Piston, compression, dépression » sur un rif de guitare dans le refrain peut faire penser à beaucoup de pays dans le monde, dont le nôtre. Comme ils le disent dans le morceau « Kif, kif ». Ils se soulèvent a l’instar des grands de la musique urbaine. 
 
Ce groupe est une étape obligatoire pour toute personne voulant s’intéresser au rap des arabe. Ils ont sorti d’autres albums par la suite plus . Rabah a fait pas mal de solos et collabore un peu partout, je reviendrai sur eux plus tard dans la mesure du possible. 
 
Cet album fut très bien produit, ils ont mis les petits plats dans les grands. On retrouve en effet, deux violonistes expérimentés : Farhat Bouallagui et Kouider Berkam, Dj Sample pour les scratches, des beatmakers tel que Pierre Paparemborde ou Mysta.D, un guitariste, un joueur de oud… Dadou (KDD), Rim.K (113) dans les feats !

Chronique rédigé par Fathis