Hip Hop Sans Frontières

[Portrait] Vinnie Paz - Boxe Avec Les Mots (Partie II)

Localisation : Philadelphie, Pensylvanie

God Of The Serengenti : second album solo

Pour poursuivre ce dossier, nous allons explorer les profondeurs de son deuxième opus : God Of The Serengeti (2012). Je ne vais pas m’étendre sur son EP : Prayer For The Assassin, qui est un contenu additionnel de son premier projet. Il inclut 4 remix ainsi qu’une vidéo, disponible exclusivement en format numérique. C’est agréable, mais on peut tout à fait se passer de ça. Faisons immédiatement un bond de deux ans en avant pour nous retrouver en 2012 et examiner son nouveau projet, qui est également de grande envergure. Effectivement, l’album comprend un total de 18 titres, et même 19 si l’on inclut le morceau bonus avec Block McCloud.

En termes de production, il a de nouveau collaboré avec des figures importantes, tout en gardant certains contributeurs présents sur son dernier opus tels que MTK, C-Lance, Stu Bangas ou Shuko. Il a intégré de nouveaux producteurs tels que : Havoc (Mobb Deep), Dj Premier (Gangstarr), Marco Polo et Dj Lethal (Limp Bizkit). Toutefois, comme c’est fréquemment le cas, ce sont les producteurs qui bénéficient de moins de visibilité qui font le travail, comme on peut le voir dans le morceau ‘Battle Hymn‘ en collaboration avec Apathy, King Syze, Crypt the Warchild, Jus Allah, Esoteric, Blacastan (R.I.P), Celph Titled et Planetary. Tout le crédit revient à Mr. Green en raison de la production qu’il a réalisée. Si on le considère comme un single provenant d’Army Of The Pharaohs, c’est assurément l’un des singles les plus remarquables qu’ils aient réalisés collectivement.

La production de Mr. Green est tout simplement splendide, et adoucit cet aspect hardcore et brutal qui pèse sur l’album. La production est d’une qualité exceptionnelle, comme toujours.

Esoteric aurait-il bâclé son couplet, lui qui nous avait habitués à des collaborations de qualité ? Est-ce que Jus Allah aurait endormi tout le monde, comme le suggère un de ses tweets ? Optimiste, même si son couplet est vraiment bon et que sa dernière punchline est puissante :

"Tuck the weapon in, kick his face
In the blood pool like give him a taste of his own medicine
"

(J'ai rangé l'arme, je préfère lui donner un coup de pied au visage
Dans la flaque de sang, comme pour qu'il goûte à sa propre médecine.)

En réalité, c’est un jeu de mots, puisque l’on pense que le corps a la capacité de se renouveler par lui-même, et que le sang en est l’impulsion. Donc, sa propre médecine. L’expression « Give him a taste of his own medicine » est un aphorisme qui signifie en réalité « lui infliger le même sort qu’il nous a réservé ». Cela signifie en d’autres termes : lui faire goûter à sa propre médecine.

Néanmoins, si l’on se concentre uniquement sur les punchlines et les jeux de mots, Esoteric le dépasse nettement sur la totalité du couplet. 9 couplets sans refrain qui s’étendent sur 6 minutes, à la fois, c’est incroyable. Un nouveau classique dans le répertoire de Vinnie Paz.

Vinnie dans tous ses états

Bien que ce soit une véritable tuerie, le passage qui m’a le plus impressionné et qui demeure incontestablement le meilleur couplet du projet est indubitablement Last Breath. Chris Rivers, le fils du regretté et emblématique Big Pun, a doté de sa grâce ce morceau, surpassé Vinnie Paz et sublimé le titre. Cependant, ce triomphe est également attribuable à la prod exceptionnelle de C-Lance, la meilleure qu’il ait réalisée selon moi. Le piano est magnifiquement joué, mais ce sont principalement les samples de «  chœur  » que l’on perçoit tout au long du morceau. La boucle principale utilise un sample de la chanson Porque Yo Te Amo de Sandro. Pour conclure sur la chanson, soulignons son superbe refrain chanté par Whispers, un artiste que l’on retrouvera également sur d’autres titres des deux rappeurs. En réalité, ils envisagent leur propre mort, leur dernier souffle. Chris le souligne dans son couplet en exprimant son désir de découvrir l’amour véritable avant de partir pour l’au-delà, d’être toujours fidèle à lui-même tout au long de sa vie, et en souhaitant que ses cendres soient conservées dans un sablier. Ainsi, on pourra retourner le sablier pour observer le temps écoulé, ce qui contribuera à raviver des souvenirs joyeux. C’est une collaboration et une révélation impressionnante à la fois pour moi et pour beaucoup d’autres qui vont découvrir cet excellent rappeur. Pour l’époque évidemment, car depuis 2012, Chris Rivers a tellement accompli de choses…

On doit également noter un autre extrait, bien que bref : Feign Submission, produit par JBL The Titan, qui n’est pas à son coup d’essai. C’est une fois de plus un sample d’un ancien morceau étranger, italien cette fois pour être exact. Le nom de l’artiste est Mina et le morceau s’intitule Tintarella di Luna, datant de 1959. Le titre a un rythme assez spécifique et Paz va l’exploiter à son bénéfice, comme nous le verrons plus tard.

Un extrait du film Gummo (1997) a été utilisé par notre ami. On y voit deux enfants, dénudés de la taille vers le haut et déguisés en cow-boys, qui s’attaquent à une voiture dans un cimetière automobile. Ils se mettent alors à poursuivre un autre jeune garçon déguisé en lapin. Après l’avoir «  éliminé » avec leur arme factice, ils le maltraitent verbalement et le dépouillent.

Concrètement, la chanson est considérée comme un interlude du fait qu’elle ne contient qu’un couplet et se termine après 2 minutes et 16 secondes. Il s’ensuit donc ce fameux dialogue durant la conversation entre ces deux enfants qui fera office d’introduction pour ce titre.

"Tin tin tin
Raggi di luna
Tin tin tin
Baciano te
"

Et le rappeur la reprendra a la fin en la modifiant, et ca donnera :

"Vin-vin-vin — Pazienza da ruler
Vin-vin-vin — and y'all just haters
"

Pour les textes, on ne retrouve rien d’exceptionnel, il évoque les groupies, son penchant pour l’alcool et met une fois de plus en avant son incroyable culture générale. Il cite notamment l’auteur russe Nabokov qui était contre le fascisme et le socialisme.
 

Et le plus ironique dans tout ça, c’est que cet écrivain lui-même a déclaré : « La musique, j’ai le regret de l’admettre, ne m’affecte qu’en tant que suite aléatoire de sons plus ou moins désagréables. » Tiré de son ouvrage « Speak, Memory: An Autobiography Revisited ». Un comble. Un petit mot sur « And Your Blood Will Blot Out The Sun », un excellent morceau produit par Tony Kenyatta, l’un des artistes moins connus mentionnés précédemment. C’est plutôt amusant, étant donné que la production a un style assez comparable à celui de Stoupe. On déplore vivement l’absence d’autres compositions de ce beatmaker. Immortal Technique livre un couplet de qualité, mais cela n’est rien face à l’impressionnant refrain offert par Poison Pen. Lui aussi, nous déplorons de ne pas le voir plus fréquemment, quelle voix, quel charisme, quel style !

L'incroyable morceau "Neutral On A Moving Train" en détail

Nous allons conclure cet album avec la piste finale incluse dans le projet : You Can’t Be Neutral On a Moving Train. Il y a énormément à dire sur ce titre. C’est un morceau fascinant sous divers aspects et nous allons examiner ensemble les raisons. Pour le titre, il provient du livre autobiographique de Howard Zinn, un personnage à la fois captivant et très connu. Il a vu le jour en 1922 et s’est éteint en 2010. Le livre a été traduit sous le titre « L’Impossible Neutralité » en 2013 en francais. Il a pris part à la Seconde Guerre mondiale, puis a choisi d’adopter une position pacifiste et est devenu un précurseur de la désobéissance civile. Il est l’auteur d’une multitude de livres et figure parmi les historiens américains les plus populaires. Au début du morceau, Paz reprend les discours de Howard et déclare ouvertement que les gouvernements nous trompent, et pas seulement le gouvernement américain.

Si un gouvernement trompe et dissimule la vérité à sa population, c’est de la politique. Si un citoyen agit ainsi, c’est perçu comme de la délinquance. Il affirme également que le seul moyen pour le gouvernement de perdurer est de tromper, ils sont élus par le peuple, mais œuvrent pour leurs propres bénéfices, pas pour les nôtres. Cela est entrecoupé de deux passages de la chanson « House Of Cards » d’Ophelia Of The Spirits. D’ailleurs, le passage intéressant y est samplé et dit ceci « Je vais garder mon silence comme une arme dans la main, si je l’utilisais, je me tuerais moi-même ». Et le beat part avec le sample, mais quel beat ?! 

Parce qu’en réalité, il y a cinq beats distincts qui vont s’enchaîner sans interruption ! Cela rappelle quelque peu Canibus avec ses rimes interminables et ses discours que lui seul semble comprendre. Et à ce moment-là, il nous raconte l’histoire en évoquant d’abord Christophe Colomb et sa conquête de l’Amérique. Comment l’Église et les nazis ont exterminé les Juifs ou comment le christianisme s’est répandu à travers le monde. Cependant, ce qu’il est essentiel de comprendre au sujet de cet explorateur renommé connu en anglais sous le nom de Colombus, c’est que l’Église avait promis une récompense considérable à celui qui serait le premier à découvrir la terre promise. Un jeune marin de l’équipage l’a aperçu un matin, toutefois C.C. a affirmé l’avoir aperçu le premier, la veille. Il a donc reçu la récompense et un soutien financier constant pour accomplir ses prochaines missions avec succès. C’est ainsi qu’il retournera plusieurs fois en Amérique et qu’on exterminera petit à petit ceux qu’on appelle les Indiens d’Amérique. Dans son carnet de bord, on peut y trouver cette note :

12 octobre 1492 : découverte de San Salvador « La terre paraît à deux heures du matin. Au matin, je débarque dans une petite île. Je déploie la bannière royale et j’en prends possession au nom du Roi et de la Reine. Tous les Indiens vont nus comme leur mère les a mis au monde. Certains se peignent en noir, d’autres de blanc, d’autres de rouge ; ils n’ont pas de fer. Je crois qu’ils se feraient aisément chrétiens, car il m’a paru qu’ils n’étaient d’aucune religion. J’étais très attentif et m’employais à savoir s’il y avait de l’or. A force de signes, je pus comprendre qu’au sud était un roi qui en avait énormément. »

Christophe Colomb

- 16 décembre 1492 : île d’Hispaniola (Saint-Domingue)
« Que vos Altesses veuillent croire que les terres sont bonnes et fertiles. Les Indiens n’ont pas d’armes, sont tous nus, n’ont pas le moindre génie pour le combat et sont si peureux qu’à mille, il n’oserait pas combattre trois des nôtres. Ils sont donc propres à être commandés et à ce qu’on les fasse travailler, semer et mener tous autres travaux dont on aura besoin, à ce qu’on leur fasse bâtir des villes, à ce qu’on leur enseigne à aller vêtus et à prendre nos coutumes ».

Au final, ils n’étaient pas si craintifs et ont même tenté de se défendre, mais en vain. Ils ont procédé à leur colonisation, ou plutôt à leur lynchage (comme en Haïti  !), pillage de leurs ressources, et ont réduit ceux-ci à l’esclavage. Cependant, les atrocités perpétrées par Colomb (qui est toujours célébré aux États-Unis) sont bien trop horribles. Nous allons principalement mentionner l’esclavage transatlantique, durant lequel de nombreux Indiens périssaient pendant le voyage. Avant même l’arrivée des Africains noirs, les pauvres résistants étaient soumis à la violence sexuelle et réduits en esclavage en Europe et en Espagne. Tout cela se fait sous la supervision et l’approbation de l’église, pire encore, avec le soutien financier de cette dernière.

(C’est maintenant le second beat). Cependant, d’autres crimes liés à l’esclavage ont été perpétrés, cette fois par les Anglais. Résumé Wikipédia : Le Mayflower est un vaisseau marchand anglais devenu célèbre pour avoir transporté en 1620 d’Angleterre en Amérique du Nord un groupe de dissidents religieux, les Pilgrim Fathers (« Pères pèlerins  »), à la recherche d’un lieu pour pratiquer librement leur religion. Les passagers du Mayflower sont considérés comme les pionniers de la colonisation britannique dans cette région du monde, et parfois aussi comme l’origine historique des États-Unis. Encore plus surprenant, parmi ces colons, il n’y avait pas de personnalité célèbre, mais leur descendance a rencontré divers succès. On peut citer parmi ses descendants des futurs présidents tels que Bush ou James Adams, sans oublier des acteurs comme Marilyn Monroe, Clint Eastwood, Georges Bush et bien d’autres. Selon plusieurs historiens, l’ironie la plus frappante est que de nombreuses cités africaines surpassaient la civilisation européenne de cette période. On estime que l’esclavage a entraîné la mort de 50 millions d’Africains (par suicide, pendant la déportation, etc.).

C’est ce que les Européens leur ont offert : des maîtres blancs et des esclaves noirs. Les blancs aspiraient à une société idéale qui leur donnerait tout, c’est pourquoi ils ont employé des esclaves pour la construire. Il aurait été aisé pour la population de se soulever, mais on leur a persuadé que l’esclavage était bénéfique et avantageux pour le peuple. Il convient également de noter que l’esclavage a été pratiqué par d’autres groupes et religions, et c’est encore plus scandaleux lorsqu’il est perpétré par des dirigeants noirs eux-mêmes. C’est un aspect fondamental de l’humanité, du moins pour ceux qui détiennent le pouvoir.

Vient ensuite le troisième beat et Vinnie poursuit en citant Catilina, un Romain célèbre pour deux complots destinés à renverser le Sénat de la République romaine. Il évoque cela parce qu’il a dirigé la province d’Afrique pendant deux ans. Le rappeur nourrit une telle haine pour l’homme blanc de cette époque qu’il serait disposé à les incinérer, tirant du plaisir de leur odeur lorsqu’ils se transformeraient en cendres. Il admet cependant que certains blancs ont apporté leur soutien aux noirs. Notons que le roi Philip, un membre de la communauté amérindienne, a démontré à son peuple l’importance de la révolte contre les colons anglais en menant une lutte contre eux. Malheureusement, ils ont été vaincus dans la guerre. Cependant, les femmes noires étaient celles qui en souffraient le plus, peu importe leur âge, étant donné qu’elles étaient victimes de viol. Les blancs étaient tenus de démontrer leur supériorité.

Il conclut son histoire en évoquant les Amérindiens et les Noirs, avant d’aborder la colonisation des Mexicains. Il évoque James Polk, un ancien président des États-Unis, à qui nous devons l’Oregon, et plus particulièrement la Californie et le Nouveau-Mexique qu’il a acquis grâce à des guerres. Il a donc dépêché le colonel Cross après qu’ils ont décliné toute offre d’argent pour acquérir ce terrain. On l’a retrouvée 11 jours plus tard, le crâne fracassé. Howard Zinn avait écrit : « Nous ne prenons rien par conquête. » Ceux qui ne s’acquittaient pas de leur impôt étaient incarcérés, à l’instar de Henry David Thoreau, qui a ensuite lui-même initié une action de désobéissance civile. Les États-Unis ont été édifiés sur des dépouilles, de la richesse et des colonisations au bénéfice des populations déjà présentes sur le continent. C’est ainsi que se déroule leur histoire. Cela signifie qu’ils ont élargi leur territoire, soit en acquérant des États, des provinces ou des territoires… Soit en les obtenant par la force lorsque cela n’était pas possible. Le Groenland et le Canada, ça vous parle en ce moment ?

L’arrivée du quatrième beat marque un grand bond dans l’histoire. Nous sommes à présent au XXᵉ siècle. À l’instar des usines qui emploient des travailleurs sous-payés et qui sont exploités en Asie et ailleurs, les États-Unis ont également adopté cette pratique. C’est pour cette raison qu’ont émergé des mouvements de contestation tels que le féminisme, l’anarchisme et d’autres affiliations similaires. « War is the half of the state. » (La guerre est la moitié de l’État), il fait une nouvelle fois référence à Zinn dans ce couplet, mais aussi à Randolph Silliman Bourne, un autre auteur américain de renom. Les conflits ont effectivement un fort impact sur l’économie globale, certains disent même que cela contribue à la stabiliser (comme dans les années 40 et 50). Nous avons produit trop d’armes à une époque et il faut donc les écouler. Cependant, cela implique que ces armes finissent entre les mains de groupes, milices et armées hostiles… Il est inévitable que l’État se défende, il se sent en danger. Et cela servira de justification pour envahir un pays étranger et mettre en place un homme politique aligné avec les intérêts américains pour négocier les ressources du pays, telles que le pétrole ou le pavot. Un pays en conflit peut également adopter des lois et justifier l’espionnage, comme durant le COVID, l’état d’urgence, les lois anti-terroristes, lors des J.O., etc…

Les informations concernant l’espionnage aux États-Unis sont divergentes, l’une soutient une version, tandis que l’autre en défend une différente. Cela donne lieu à une certaine confusion parmi le peuple sur la manière de se positionner. Vinnie Paz donne deux exemples de résistants.
– W.E.B. Du Bois, un Afro-Américain, avait parfaitement saisi les subtilités des lois relatives à l’espionnage et leurs implications multiples.
– Charles Sheneck a été arrêté pour avoir distribué des brochures anti-guerre et anti-espionnage. Il a été emprisonné pendant 6 mois suite à la violation de la liberté de la presse. Il parle de lui et nous exhorte à apprendre des leçons et surtout, à ne pas se laisser intimider. En effet, être anarchiste ne signifie pas agir sans discernement, mais plutôt lutter pour sa liberté face à la tyrannie imposée par le gouvernement. Il évoque également Kennedy et son désir d’éradiquer l’espionnage du FBI à l’encontre des citoyens américains.

Pour finir, on a le cinquième et ultime beat présenté dans ce morceau, toujours axé sur le même thème. On débute en force avec une citation du socialiste Edwin Charles Fairchild qui a déclaré : « Ils peuvent me tirer dessus, mais ils ne peuvent pas m’obliger à combattre ». Cela lui a coûté une peine d’un an de détention. Durant la Première Guerre mondiale, 65 000 hommes qui ont également décliné l’appel aux combats ont été affectés dans des installations militaires pour soutenir l’armée. Tout cela s’est passé aux États-Unis. Toutefois, ils n’ont pas reçu de traitement de faveur, mais plutôt comme des détenus du centre de détention de Guantánamo. Il aborde principalement la Première Guerre mondiale, bien que rien n’ait véritablement évolué…

Edwin Charles Fairchild
W. E. B. Du Bois
Randolph Silliman Bourne
Henry David Thoerea

Il continuera à citer des auteurs tels qu’Ernest Hemingway et son œuvre « L’adieu aux armes », ou encore « Johnny s’en va-t-en guerre ». Ce roman a donné lieu à une adaptation cinématographique plutôt cruelle, mais qui véhicule un message contre la guerre. Cela dépeint l’histoire d’un jeune homme vaillant qui se consacre à son pays. Au cours d’une mission de reconnaissance, il est touché par un obus et perd en même temps la vue, l’odorat, l’ouïe et la capacité de parler. Pensant qu’il n’est plus en vie, on lui ampute alors les membres.

Et on persiste à lutter, à mener la guerre comme si la vie était un affrontement. Il y a donc une justification à chaque loi sur l’oppression et la sécurité, qui n’a pourtant aucun impact sur la criminalité. En réalité, plus on progresse, plus on se retrouve enfermé et on trouve des moyens d’expliquer tout ce qui se passe. Le gouvernement cible ses adversaires et impose le silence à la population. Cependant, les médias et les hommes politiques sont puissants ; ils affirment que c’est une question de patriotisme, de défendre votre pays… On arrive enfin à la fin du morceau, où Paz clôt avec une outro où il dit clairement qu’il n’invente rien et que ce ne sont que des faits historiques.

La phrase qui sert de titre, « You cannot be neutral on a moving train », résonne donc à nouveau. En effet, cela signifie que tu ne peux pas être neutre dans un véhicule en déplacement (c’est à dire mouvement social, une société ou autre) où tu te trouves. Car si le train se précipite vers un obstacle, même si ce n’est pas ta destination, si tu ne prends aucune mesure pour l’éviter, tu es complice ou consentant (évidemment, si tu es au courant). Maintenant, si on ajuste au contexte de la chanson, elle évoque les personnes inactives de la société. Ceux qui ne s’opposent pas au racisme, aux injustices et autres. Parce que si tu n’agis pas, c’est que cela ne te préoccupe pas vraiment ou alors que ça te convient. Le problème, c’est que tu dois impérativement opter pour une cause à soutenir, sinon la société le fera en ton nom.

Les beats sont produits par C-Lance & JBL The Titan. Pour le moment, voilà ce qu’on peut dire sur Vinnie Paz et cet album, la suite au prochain épisode…

Infos complémentaires sur l'album

– Chiffres sur l’album : 

US Billboard Heatseekers Albums  : 1
US Billboard Top Rap Albums: 13
US Billboard Top R&B/Hip-Hop Albums : 16
US Billboard 200 : 102
 
XXL Magazine : 3/5
HipHopDX : 4/5
RapReviews : 8/10
 
Feats : Q-Unique, Kool G Rap, Mobb Deep, Scarface, Immortal Technique, Poison Pen, Tragedy Khadafi, Blocc Mccloud, King Syze, Outerspace, Demigodz, Blacastan, Jus Allah, Esoteric, R.A The Rugged Man, La Coka Nostra, FT, Smoke, Blaq Poet, Chris Rivers, Whispers & Poison Pen.

"La musique se distingue des autres formes d'art à travers le monde, grâce à son pouvoir singulier de vous transporter vers un instant spécifique de votre existence. C'est sans doute l'expérience la plus proche d'un voyage temporel. Elle vous offre l'opportunité de revivre un souvenir ou d'exprimer les émotions qui s'y rapportent avec un degré de précision sans précédent.

Il se peut que vous soyez assis dans un restaurant ou conduisant votre voiture, lorsqu'une chanson spécifique se met à jouer et vous replonge dans ce moment et cet endroit précis de votre existence, d'une manière qu'aucun livre, film ou œuvre d'art n'est capable de reproduire. Je crois que c'est en partie ce qui m'a poussé à vouloir être musicien ; cela a fait de moi un passionné de musique et c'est cela qui m'a donné le désir de faire de la musique en premier lieu.

Des admirateurs de tous les coins du globe m'ont écrit pour m'informer que ma musique avait transformé leur existence, les avait soutenus dans leur désintoxication ou les avait aidés à faire face au décès d'un proche. Vous saisissez combien cela compte pour moi. C'est assurément le plus grand compliment qu'un musicien puisse recevoir. Voilà pourquoi je me consacre à la musique. Tout le monde le répète au point de que ca fasse cliché, mais l'argent n'est pas la priorité. Je crée de la musique pour toucher les cœurs, pour stimuler l'inspiration chez les gens. Voilà pourquoi je me trouve ici et c'est ce que je vais continuer à faire."

Rédigé par Fathis

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